Les circuits maudits
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Les circuits maudits
Parlons maintenant d'une des plus grandes incohérences de l'histoire de la F1, toujours concernant un grand nom
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Jim Clark et Monaco
Si en général Spa-Francorchamps récompense le talent pur, Monaco, de par sa configuration permet aux pilotes intrinsèquement moins rapides mais plus réguliers ou opportunistes de tirer les marrons du feu, même avec des monoplaces n’affichant pas la meilleure pointe de vitesse.
Si Ayrton Senna garde le record de victoires à ce jour (six), le précédent détenteur du record était Graham Hill. Or le seul détenteur de la triple couronne (24 Heures du Mans, 500 Miles d’Indianapolis et Championnat du Monde de F1) n’a jamais été le pilote le plus rapide de sa génération, mais avait un pilotage parfaitement adapté au tracé. Ce qui lui a permis de monter sur la plus haute marche cinq fois en Principauté.
De l’autre côté, le pilote le plus talentueux dans les années 60 était incontestablement Jim Clark. Or sa carrière hélas interrompue par son accident en F2 à Hockenheim en avril 1968 présente cette particularité étonnante : l’Ecossais n’a jamais gagné à Monaco, bien qu’il adorait le circuit. A l’inverse, il a triomphé quatre fois consécutivement à Spa-Francorchamps, souvent de manière brillante, alors qu’il détestait le Toboggan des Ardennes pour sa dangerosité qui avait déjà coûté la vie à bon nombre de ses collègues. Curieux paradoxe.
De plus, Jim Clark était connu pour avoir un style de pilotage très fluide, économisant la mécanique. Ce qui, vu la fragilité légendaire de sa Lotus, était un avantage important, surtout en Principauté. Hélas, la théorie n’est jamais passée à la pratique à Monaco...
Clark débuta en F1 en 1960 mais sa première expérience sur le Rocher se déroula l’année suivante. Qualifié troisième, il semblait parti pour menacer son compatriote et aîné Stirling Moss mais un souci technique le relégua dernier dès le second tour de course, et il resta en fin de classement jusqu’au bout des 100 tours couverts par Moss, puisque telle était la longueur du Grand Prix de Monaco à l’époque.
En 1962, il se plaça en pole position pour la première fois de sa carrière, mais il manqua son départ. Il remonta ensuite de sixième à deuxième avant que son embrayage ne le lâche. Rebelote en 1963 : nouvelle pole, nouveau départ manqué, nouvelle remontée, et nouvel abandon après que sa boîte se soit bloquée. L’année suivante, encore une fois en pole, Clark semblait parti pour dominer. Mais une légère touchette contre le rail fit sauter la barre anti-roulis arrière. Il tenta vaille que vaille de rejoindre l’arrivée mais il dut s’arrêter aux stands pour réparer. En vain, puisque peu après sa sortie des stands, son moteur serra, le laissant classé en quatrième position.
Clark ne participa pas à l’édition de 1965 puisqu’il préféra s’inscrire aux 500 Miles d’Indianapolis, qu’il remporta d’ailleurs. Non seulement il doubla ce triomphe d’un second titre mondial malgré son absence en Principauté, mais son plus sérieux rival Graham Hill lui rendit discrètement un hommage lors du Grand Prix de Monaco : parti tout droit à la chicane, le père de Damon remonta un à un ses adversaires pour remporter une victoire éclatante. Son commentaire sera "Aujourd’hui, je me sentais capable de battre n’importe qui. Même Clark". La supériorité de Clark aura été paradoxalement été mise en lumière le jour où il n’était pas là pour le prouver...
En 1966, Clark ne pouvait plus lutter pour le titre faute d’un moteur Climax adapté à la nouvelle cylindrée maximale des moteurs (3 litres). Mais les basses vitesses atteintes à Monaco lui ont permis de signer la pole, une fois de plus. Et encore une fois, ses efforts furent vains puisque sa suspension lâcha alors qu’il tenait la quatrième place après une belle remontée, comme en 1962 et 1963.. A noter que durant ce week-end, l’équipe du fameux film "Grand Prix" commença son tournage, incluant de fait des scènes de la vraie course dans le film.
L’édition 1967 fut le théâtre de sa dernière apparition à Monaco, et de l’accident tragique de Lorenzo Bandini à la chicane. L’Italien succomba de ses blessures trois jours après être sorti du brasier. Cette fois, Clark ne partit pas en pole puisqu’il se qualifia cinquième mais fut l’auteur d’une remontée spectaculaire (décidément), avant... un nouvel abandon pour une casse de suspension...
L’absence de Jim Clark au palmarès du Grand Prix de Monaco restera comme une des anomalies les plus flagrantes dans l’Histoire de la Formule 1...
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Jim Clark et Monaco
Si en général Spa-Francorchamps récompense le talent pur, Monaco, de par sa configuration permet aux pilotes intrinsèquement moins rapides mais plus réguliers ou opportunistes de tirer les marrons du feu, même avec des monoplaces n’affichant pas la meilleure pointe de vitesse.
Si Ayrton Senna garde le record de victoires à ce jour (six), le précédent détenteur du record était Graham Hill. Or le seul détenteur de la triple couronne (24 Heures du Mans, 500 Miles d’Indianapolis et Championnat du Monde de F1) n’a jamais été le pilote le plus rapide de sa génération, mais avait un pilotage parfaitement adapté au tracé. Ce qui lui a permis de monter sur la plus haute marche cinq fois en Principauté.
De l’autre côté, le pilote le plus talentueux dans les années 60 était incontestablement Jim Clark. Or sa carrière hélas interrompue par son accident en F2 à Hockenheim en avril 1968 présente cette particularité étonnante : l’Ecossais n’a jamais gagné à Monaco, bien qu’il adorait le circuit. A l’inverse, il a triomphé quatre fois consécutivement à Spa-Francorchamps, souvent de manière brillante, alors qu’il détestait le Toboggan des Ardennes pour sa dangerosité qui avait déjà coûté la vie à bon nombre de ses collègues. Curieux paradoxe.
De plus, Jim Clark était connu pour avoir un style de pilotage très fluide, économisant la mécanique. Ce qui, vu la fragilité légendaire de sa Lotus, était un avantage important, surtout en Principauté. Hélas, la théorie n’est jamais passée à la pratique à Monaco...
Clark débuta en F1 en 1960 mais sa première expérience sur le Rocher se déroula l’année suivante. Qualifié troisième, il semblait parti pour menacer son compatriote et aîné Stirling Moss mais un souci technique le relégua dernier dès le second tour de course, et il resta en fin de classement jusqu’au bout des 100 tours couverts par Moss, puisque telle était la longueur du Grand Prix de Monaco à l’époque.
En 1962, il se plaça en pole position pour la première fois de sa carrière, mais il manqua son départ. Il remonta ensuite de sixième à deuxième avant que son embrayage ne le lâche. Rebelote en 1963 : nouvelle pole, nouveau départ manqué, nouvelle remontée, et nouvel abandon après que sa boîte se soit bloquée. L’année suivante, encore une fois en pole, Clark semblait parti pour dominer. Mais une légère touchette contre le rail fit sauter la barre anti-roulis arrière. Il tenta vaille que vaille de rejoindre l’arrivée mais il dut s’arrêter aux stands pour réparer. En vain, puisque peu après sa sortie des stands, son moteur serra, le laissant classé en quatrième position.
Clark ne participa pas à l’édition de 1965 puisqu’il préféra s’inscrire aux 500 Miles d’Indianapolis, qu’il remporta d’ailleurs. Non seulement il doubla ce triomphe d’un second titre mondial malgré son absence en Principauté, mais son plus sérieux rival Graham Hill lui rendit discrètement un hommage lors du Grand Prix de Monaco : parti tout droit à la chicane, le père de Damon remonta un à un ses adversaires pour remporter une victoire éclatante. Son commentaire sera "Aujourd’hui, je me sentais capable de battre n’importe qui. Même Clark". La supériorité de Clark aura été paradoxalement été mise en lumière le jour où il n’était pas là pour le prouver...
En 1966, Clark ne pouvait plus lutter pour le titre faute d’un moteur Climax adapté à la nouvelle cylindrée maximale des moteurs (3 litres). Mais les basses vitesses atteintes à Monaco lui ont permis de signer la pole, une fois de plus. Et encore une fois, ses efforts furent vains puisque sa suspension lâcha alors qu’il tenait la quatrième place après une belle remontée, comme en 1962 et 1963.. A noter que durant ce week-end, l’équipe du fameux film "Grand Prix" commença son tournage, incluant de fait des scènes de la vraie course dans le film.
L’édition 1967 fut le théâtre de sa dernière apparition à Monaco, et de l’accident tragique de Lorenzo Bandini à la chicane. L’Italien succomba de ses blessures trois jours après être sorti du brasier. Cette fois, Clark ne partit pas en pole puisqu’il se qualifia cinquième mais fut l’auteur d’une remontée spectaculaire (décidément), avant... un nouvel abandon pour une casse de suspension...
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