GORDINI TYPE 24 S - 1953
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GORDINI TYPE 24 S - 1953
Travaillant depuis ses débuts avec un budget extrêmement serré, Amédée Gordini s’avère être l’un des plus brillants constructeur français de voitures de course au début des années 1950. Pour la saison 1953 Gordini met au point la plus ambitieuse et la plus sophistiquée des voitures jamais produite par sa société. Dénommée Gordini Type 24 S la barquette est motorisée par un huit cylindres en ligne de 2982 cc de cylindrée. Mise au point pour être engagée aux « 24 Heures du Mans » elle va pouvoir se mesurer aux autres concurrents de la trempe des Ferrari, Maserati, Lancia, Mercedes, Jaguar et Aston Martin. Autant de constructeurs expérimentés et de voitures engagées non seulement par les équipes d’usine mais également par des pilotes privés fortunés.
Amédée Gordini a du faire preuve de beaucoup d’ingéniosité et de ténacité pour mettre au point ce moteur réalisé à partir de deux blocs moteur de quatre cylindres accolés, (toujours pour des questions de budget). Alimenté par 4 carburateurs Wéber 38DCO3 il développe initialement une puissance maxi de 220 cv. Une puissance qui va être portée à 263 cv à 5500 t/mn. Suffisant pour rivaliser avec la Maserati 300 S ou la Ferrari Monza. La puissance est transmise aux roues arrière par l’intermédiaire d’une boite de vitesses à 5 rapports.
Cette Gordini d’usine Type 24 S, châssis n°36, comporte bien d’autres particularités : une carrosserie entièrement en aluminium, ce qui réduit considérablement son poids à vide et une colonne de direction en position centrale. Coté châssis on retrouve les principes chers à Amédée Gordini : simplicité et légèreté. Le châssis comprend deux tubes de grosse section, reliés par quatre traverses tubulaires. Des freins à tambours, équipent la voiture en 1953. Ils laisseront place, en 1954, à des freins à disques Messier, ce qui en fait une des premières voitures de course à être équipée de quatre freins à disques. Une modification qui n’est pas superflue car les performances de la voiture sont étonnantes puisque sa vitesse maxi atteint 250 km/heure.
Le “Sorcier”, c’est ainsi que l’on a surnommé Amédée Gordini, ne parvient pas à faire courir sa nouvelle voiture aux “24 Heures du Mans” de 1953 à cause d’un défaut dans la suspension. Avec les pilotes jean Behra et Jean Lucas, la voiture fait ses début à Reims où elle est contrainte à l’abandon à cause d’un accident. Engagée dans le Tour de France avec jean Berha et Alfred Barraquet, elle réussit à franchir la ligne d’arrivée en tête mais elle sera déclassée à la seconde place après calcul d’un « index de performances » utilisé à cette époque.
Le team Gordini se déplace alors outre-Atlantique pour engager la Type 24 S dans la « Carrera Panamerica » de 1953 où elle occupe la sixième place pendant une bonne partie de la course avant d’être contrainte à l’abandon. Nouvelle tentative dans une autre course célèbre, les « 1000 km de Buenos Aires » au début de l’année 1954 mais sans davantage de succès. Gordini a entretemps fait fabriquer un deuxième exemplaire de la Type 24 S. Une deuxième voiture qui va participer à de nombreuses courses en Italie et en gagner quelques unes.
La voiture présentée ici (châssis 36) est la première des deux exemplaires de Gordini Type 24 S construites en 1953. Engagée en courses pendant la saison 1953 elle s’est montrée a plus rapide dans de nombreuses occasions en particulier lors du Tour de France de cette même année. Rejointe par une deuxième voiture le châssis 36 continue à être engagé par l’équipe usine de Gordini pour plusieurs saisons en particuliers dans les courses majeures telles les « 24 Heures du Mans », les « Mille Miglia » ou la « Targa Florio ». Jean Berha au volant de cette voiture remportera la « Coupe du salon » en 1954 et le brésilien Hermano de Silva Ramos gagne la « Coupe de Vitesse » en 1956.
Mais dans le courant de l'année 1956, les difficultés financières d'Amédée Gordini se font plus pressantes et, malgré des discussions avec Renault, aucune solution ne semble se dessiner. Informée de la situation, la célèbre romancière Françoise Sagan, conductrice hardie et réputée pour piloter pieds nus, se rend dans les bureaux des Automobiles Gordini, 69-71 boulevard Victor à Paris, espérant pouvoir acheter une voiture et, ainsi, aider l'équipe. Apercevant le châssis n°36, elle s’enquiert de son prix. Amédée Gordini s’entretient alors rapidement avec son assistant pour savoir quelle est le montant de la dette de la société et les salaires restant à payer. C’est ce prix qui va être demandé à Françoise Sagan qui prend possession de la voiture en août 1956. Vers la fin de l’année 1958 elle est revendue à un pilote français qui l’engage dans des courses de cotes. Un nouveau propriétaire achète la voiture en 1997 et prend part à des courses historiques telles « Le Mans Classic » ou « Goodwood revival ».
La Gordini Type 24 S châssis N°36 A été mise aux enchères le 5 février 2014 lors des « RM Auctions » à Paris. A l’heure où nous écrivons ces lignes l’enchère la plus élevée s’élève à 2,5 millions d’Euros.
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